Nous sommes de retour sur les berges du Bosphore, trait d’union entre la Mer noire et celle de Marmara, pour la suite de notre exploration de la plus grande ville de Turquie, Istanbul.

Diffusion : 1er mars 2020
Une ville entourée d’eau
Un des grands bonheurs d’Istanbul est de se déplacer en bateau entre les différents secteurs de la ville. Avec un peu d’ambition, on peut même entreprendre une croisière de l’Europe vers l’Asie… C’est l’affaire d’une quinzaine de minutes à bord d’un des nombreux traversiers intégrés au très efficace système de transport public.

Pour vraiment se payer la totale, il vaut mieux alors monter à bord d’un des nombreux bateaux de croisière qui sillonnent le détroit tous les jours à partir de 9 h. Les billets s’achètent sur le quai d’Éminönü, sur la rive européenne de la ville. La version courte de cette balade agréable dure un peu moins de deux heures. Une version plus longue de la croisière va jusqu’à l’embouchure de la mer Noire.
Le transport public est très efficace à Istanbul. Je vous suggère fortement de vous procurer la « Istanbulkart » pour environ un dollar. La carte, qui se charge à toutes les bornes du réseau (on met le montant qu’on veut dessus), est en vente dans les nombreux points de distribution de la ville.
Les îles
Les neuf petites îles aux Princes, dans la mer de Marmara, sont une autre belle escapade possible.
L’ancien révolutionnaire Léon Trotsky a passé quatre années de sa longue vie d’exil sur l’île de Büyükada. Outre cette curiosité historique, toutes les îles se distinguent par la présence d’une communauté religieuse dominante. Büyükada était, par exemple, prisée des juifs d’Istanbul, alors que Kinaliada était et est toujours dominée par la communauté arménienne.
Pour bien profiter de sa journée, il est impératif de sauter dans le premier traversier à partir le matin. Il y a des départs à partir des quais de Besiktas, de Kabatas et d’Eminönü.

Cuisine turque et balade gourmande
Les amateurs de bonne bouffe risquent de perdre la tête à Istanbul.
J’ai participé cet automne à une expédition gourmande dans les quartiers de la ville. Les parcours, en français, sont proposés par une petite agence dynamique dirigée par Can Turagay, un sympathique Franco-Turc. Son agence s’appelle Tooistanbul.
Le principe de cette balade gourmande organisée est de partir à la découverte de quelques quartiers de la ville en orientant toujours la boussole vers les maisons qui produisent quelques-unes des meilleures spécialités de la cuisine turque.

Ça débute à 10 h 30 dans le quartier étudiant de Besiktas et se termine vers 17 h 30 après une dizaine d’arrêts. Parmi les découvertes à noter, les pâtisseries de Kafadaroglu sont un pur délice.
Le palais de Topkapi
Le profil du légendaire palais de Topkapi, dressé sur une des sept collines de la ville, est un peu la signature d’Istanbul. Le très vaste palais avec ses quatre grandes cours intérieures et ses nombreux bâtiments a longtemps été le cœur du pouvoir impérial.
L’attrait de ses bijoux et la visite du harem attirent les foules. En haute saison, il y a tellement de visiteurs que c’en est presque suffocant.

De la grande terrasse de Topkapi, avec un peu d’attention, il est possible de distinguer au loin l’imposante silhouette du palais de Dolmabahçe. Malgré son côté résolument tape-à-l’œil, Dolmahbaçe n’exerce vraiment pas la même fascination auprès des visiteurs qui viennent à Istanbul que Topkapi. Il est pourtant une merveille sous-estimée.
La visite est instructive et généreuse. Je recommande absolument de payer un peu plus cher son billet d’entrée pour visiter aussi l’édifice du harem.

En sortant du palais, vous remarquerez sans aucun doute le gros stade de football de l’équipe de Besiktas.
L’identité du quartier, jeune et diversifié, est beaucoup liée à son équipe de soccer, qui occupe une place toute spéciale dans le panthéon sportif turc. Je suggère de passer du temps dans les rues, souvent piétonnes, de Besiktas. C’est tout à la fois populaire et huppé, étudiant, un peu bobo et fréquenté par les gens d’affaires. En fin de journée, allez prendre l’apéro au Joker.
Comme beaucoup de visiteurs, j’ai fait le choix de déposer mes valises du côté européen de la ville, dans Beyoglu, à une centaine de mètres de la tour de Galata. Pas très loin non plus du légendaire Pera Palace.

Malgré les transformations clinquantes, cette portion de la ville demeure assez agréable pour en faire son camp de base.
La place Taksim est à distance de marche. Le funiculaire permet de rejoindre le pont de Galata et le tram en peu de temps et d’efforts.
Le quartier s’anime beaucoup à la tombée de la nuit, et c’est alors qu’on peut voir que tous les toits ont été transformés en terrasses.
Pour connaître le titre d'une œuvre entendue à l'émission, consultez la page Musiques diffusées du site d’ICI Musique.
Où loger
Je conserve un souvenir nostalgique de mon premier séjour au Grand Hôtel de Londres. Ce vieil hôtel, qui a vraiment été mon premier point d’ancrage à Istanbul, conserve son look fin de siècle, parfaitement suranné. L’emplacement et le prix sont imbattables.
J’ai passé quelques nuits en septembre dernier dans une petite maison que j’ai beaucoup aimée. Le Louis Appartments Galata propose de petites suites avec cuisinettes.
Où manger
Beyoglu est bourré de bons et d’exceptionnels restaurants. En vrac, quelques suggestions dûment testées.
- Firuze pour sa sélection de mezze et la vue imprenable sur les mosquées de Sultanhamet.
- Antiochia offre l’un des meilleurs rapports qualité-prix pour de la bonne cuisine turque. Les grillades étaient exceptionnelles.
- Aheste Pera est une de mes adresses favorites. On mange ce qu’on pourrait qualifier de nouvelle cuisine turque, une interprétation plus légère et slow food des classiques de la gastronomie locale. Il est impératif de réserver.

Moda et Kadiköy
Comme à New York avec Brooklyn, le centre de gravité de la vie branchée à Istanbul se déplace à la périphérie de la ville.
Moda et Kadiköy comptent plus de cafés 3.0 que le Mile-End de Montréal, mais ne donnent pas pour autant l’impression d’avoir succombé à une forme d’embourgeoisement ennuyante.
Vous y trouverez le Marché aux poissons de Kadiköy et une foule de petits commerces et de restaurants. On mange divinement dans le quartier sans se ruiner!
Les balades le long du Bosphore, et même du côté de la mer de Marmara, sont au nombre des plus belles que l’on puisse faire à Istanbul.

Notes de voyage, dimanche 10 h sur ICI MusiqueVous aimez également